Comprendre l’addiction au tabac

Comprendre l’addiction au tabac

Sommaire


  1. Qu’est-ce que la dépendance au tabac ?
  2. La dépendance comportementale au tabac
  3. Comment reconnaitre une personne dépendante du tabac
  4. Au bout de combien de temps devient-on dépendant à la cigarette ?
  5. Calculer sa dépendance au tabac
  6. Calculer sa volonté d’arrêter le tabac
  7. Les cinq stades de l’arrêt du tabac
  8. Une prise en charge psychologique pour arrêter de fumer ?
  9. Les femmes plus sensibles à la dépendance à la cigarette que les hommes ?


La cigarette entraîne très rapidement la dépendance physique et phycologique du fumeur, il suffit de quelques semaines et de même beaucoup moins pour certaines personnes.

Qu’est-ce que la dépendance au tabac ?

Contrairement aux idées reçues, la dépendance au tabac n’est pas que chimique, elle est également comportementale et phycologique. Cela n’est pas la nicotine seule qui crée une dépendance, en fait, il ne suffit que de deux ou trois semaines d’arrêt de la cigarette pour que la dépendance à la nicotine soit envolée. Ce qui reste ensuite sont la dépendance comportementale et la dépendance psychologique.

Des éléments contenus dans la fumée de cigarette sont capables de bloquer des enzymes appelées monoaminés-oxydases. Ces derniers contrôlent les niveaux de certains neurotransmetteurs dans le cerveau. Cette action aurait un effet antidépresseur sur le fumeur régulier et c’est cela qui crée une véritable dépendance ! C’est à cause de cette mécanique que le fumeur ressent un sentiment d’anxiété et de dépression lors de l’arrêt du tabac.

La dépendance comportementale au tabac

Il est important de ne pas sous-estimer la dépendance comportementale au tabac. En effet, la cigarette est souvent associée à des rituels, des petites manies. L’envie de fumer se déclenche souvent dans un endroit précis, lieu où le fumeur régulier ne peut s’empêcher d’allumer une cigarette. Il est bien évident que le fumeur est dépendant de la nicotine mais il l’est davantage de la cigarette qui accompagne ses moments de vie. C’est pour lui une présence chaleureuse, toujours à porter de main pour l’aider à gérer ou apprécier une situation.

Comment reconnaitre une personne dépendante du tabac

Selon la CIM-10, on peut juger être dépendant de la cigarette si on répond positivement à au moins trois de ces signes :

  • Un besoin puissant ou compulsif de fumer.
  • De grandes difficultés à contrôler la consommation.
  • Si la personne réduit ou arrête sa consommation, un syndrome de sevrage physiologique intervient.
  • Un besoin de fumer important lors des situations de stress.
  • La personne abandonne progressivement ses autres loisirs ou centre d’intérêt et augmente son temps passé à fumer.
  • La personne n'arrête pas de fumer même s’il y a l'apparition d'effets nocifs.

Une personne dépendante au tabac a donc de grandes difficultés à contrôler sa consommation. Elle fume par réflexe et se sent rapidement stressé voir énervée si elle ne fume pas. Il est important de comprendre que la sensation de plaisir de fumer est illusoire. L’effet de la nicotine agit, tout simplement, sur la libération d’un manque. C’est un peu comme si cela vous gratte et que le fait de vous gratter vous soulage. Immédiatement après avoir stoppé de gratter, la démangeaison revient...  C’est un véritable cercle sans fin. La cigarette prend alors le rôle de remède aux angoisses. Un fumeur ne décide pas de fumer, il s’y sent obligé !

Au bout de combien de temps devient-on dépendant à la cigarette ?

Il faut savoir que la dépendance au tabac est l’une des plus puissantes addictions. La nicotine étant ingérée en 45 minutes, l’envie devient très rapidement présente. La dépendance au tabac s’installe donc très vite, et chaque cigarette l’accentuera. Généralement, les fumeurs commencent vers l’adolescence, avec des amis ou seul dans sa chambre. Mais plus ils commencent tôt la consommation, plus le risque de dépendance est important. Effectivement, 80% des fumeurs ont débuté de fumer avant leurs 18 ans.

Calculer sa dépendance au tabac

Afin de définir quel traitement serait le plus adapté à la situation afin d’arrêter de fumer, il est possible de mesurer le niveau de dépendance par un test. Il est possible de se rendre chez un tabacologue afin de l’effectuer, mais il est envisageable de s’auto tester afin de se faire une idée de la situation. Il existe, par exemple, le test de Fagerstrom. Il permet de comprendre son niveau de dépendance à la nicotine. Le résultat s’évalue sur 10. Une dépendance élevée sera notée avec un score supérieur ou égal à 4.

Calculer sa volonté d’arrêter le tabac

Pour un tabacologue, calculer le degré de motivation d’une personne désireuse d’arrêter de fumer est une véritable priorité. Il est évident qu’il ne tiendra pas les mêmes discours avec une personne souhaitant continuer de fumer qu’avec une autre qui désire arrêter. L’arrêt du tabac se procède généralement en cinq étapes, et à chaque stade correspond une aide adaptée. Chaque personne étant différente, il est essentiel de trouver avec elle la stratégie la plus efficace pour la soutenir tout au long de son processus de désaccoutumance.

Les cinq stades de l’arrêt du tabac

  • Stade 1 : Il correspond aux fumeurs ne souhaitant pas arrêter de fumer. Il leur sera alors indiqué des brochures ainsi que des liens internet.
  • Stade 2 : Il s’agit là des personnes qui suite à un évènement (grossesse, cancer...) souhaitent arrêter de fumer. Il sera alors passé en revue tous les avantages mais aussi les inconvénients liés à l’arrêt de la consommation. Il leur sera proposé de l’aide.
  • Stade 3 : Il se compose des personnes qui annoncent clairement leur désir d’arrêter de fumer. Le rôle du thérapeute sera alors de leur proposer un accompagnement et d’analyser leur habitude afin de les modifier.
  • Stade 4 : Il s’agit du passage à l’acte. Le fumeur stoppe. Le thérapeute l’aidera alors à trouver les stratégies de divertissement pour combler les sensations de manques.
  • Stade 5 : C’est celui du maintien et de la consolidation. Il est important de travailler à ce stade sur la prévention de la rechute.

Une prise en charge psychologique pour arrêter de fumer ?

Afin de perdre tous les rituels associés à l’envie d’une cigarette, six mois à un an peuvent être nécessaires. Il est donc véritablement conseillé de consulter un tabacologue afin d’aider les personnes désireuses d’arrêter la consommation de tabac à comprendre les mécanismes qui le rendent accro. Pour réussir à sortir de la dépendance il est impératif de comprendre ce qu’il se passe dans le cerveau. Il ne faut pas croire que les fumeurs n’ont pas la volonté d’arrêter, ils l’ont ! Mais ils ont besoin d’ouvrir leurs yeux ! Voilà en quoi la thérapie comportementale est indispensable. L’hypnose peut également être une véritable solution.

Les femmes plus sensibles à la dépendance à la cigarette que les hommes ?

D’après de récentes études, la dépendance à la cigarette de la femme possèderait une composante psychologique plus importante que pour celle des hommes. Ces derniers se concentrent davantage sur l’effet “shoot” de la nicotine. Kenneth Perking, chercheur américain, a d’ailleurs récemment démontré que les femmes sont plus sensibles aux aspects olfactifs mais aussi gustatifs de la cigarette. Elles aiment le goût et l’odeur de leur cigarette ! Aussi, lors de l’arrêt de la cigarette, elles ont beaucoup plus de difficultés à combler leur sensation de manque.

Autres articles